« Ma voiture s'arrête brutalement » : sur les véhicules récents, des freinages fantômes inquiètent
Plusieurs automobilistes ont alerté ces dernières semaines sur l’occurrence de « freinages fantômes » de la part de leurs véhicules, généralement assez récents. Le phénomène, qui concerne plusieurs modèles de voitures, inquiète. Le ministère des Transports a indiqué ouvrir une enquête.
« Maintenant, je pars travailler avec la crainte de me faire percuter par l’arrière par un gars qui me frôlerait d’un peu trop près », se désole Arnaud. Le commercial, qui travaille dans le Sud-Est, assure avoir subi six « freinages fantômes » en six semaines avec sa voiture de fonction, une Renault Arkana i-Tech, qu’il a récupérée début juillet. Alors qu’il roulait sur des voies à grande vitesse, sa voiture a subitement perdu de la vitesse. « Il n’y a pas de circonstances particulières qui pourraient expliquer l’apparition de ces phénomènes. Il n’y a pas de voyant sur le tableau de bord qui s’allume, il n’y a pas de bip, il n’y a rien », raconte-t-il. Après le scandale des airbags Takata et alors que de nombreux véhicules font actuellement l’objet d’un rappel pour risques d’incendies ou de blessures, les témoignages se multiplient ces derniers jours sur l’occurrence de « freinages fantômes ». Une nouvelle épine dans le pied des concessionnaires automobiles. Le ministère des Transports a annoncé ouvrir une enquête sur le phénomène.
L’alerte est venue de Joanna, une conductrice lyonnaise, début juillet. Elle a raconté au Progrès avoir été victime en avril d’un accident sur l’autoroute, provoqué par un freinage brutal de sa Peugeot 208. « La voiture freine très violemment, sans discontinuer, sans saccades et sans aucune raison », a-t-elle expliqué, assurant être certaine de n’avoir « jamais volontairement freiné ». Depuis, la jeune femme a recueilli les témoignages d’autres conducteurs : « approximativement 400 témoignages d’expérience de freinage », indiquait-elle sur Facebook le 8 août. Le groupe Facebook qu’elle a créé, ''collectif freinages fantômes automobiles'', compte plus de 800 membres.
De nombreuses marques concernées
« La problématique est multimarques » et « tous les moteurs semblent concernés (essence, diesel, hybride, électrique) boîte manuelle et automatique », précise Joanna. Seul point commun détecté : le problème semble toucher essentiellement des « véhicules récents » avec une « présence d’aides à la conduite et plus particulièrement d’aides au freinage sur les véhicules et donc des capteurs associés ». Marion, 36 ans, dit avoir rencontré le problème une fois, sur « une petite route » avec sa Skoda Kamiq récente. « Il faisait beau et aucun brouillard au sol. J’arrivais sur un virage léger à gauche, la voiture a sonné et freiné (pas au point de s’arrêter). Aucun animal n’a traversé, il n’y avait pas de haies au bord de la route que la voiture aurait pu capter », explique l’habitante d’Aix-les-Bains (Savoie).
Inès, 46 ans, a subi deux freinages fantômes avec son Audi Q2. « La première fois, je passais près d’une chicane où la vitesse était limitée à 30 km/h. La deuxième fois, mon véhicule s’est à nouveau arrêté brutalement lors de mon passage dans l’entrée d’un parking souterrain. Je suppose que mon véhicule a détecté comme obstacle le drapeau au-dessus de l’entrée du parking », rapporte la Mulhousienne (Haut-Rhin).
« Cela peut arriver lorsque je fais un créneau. Si la voiture détecte un piéton sur le trottoir alors que je recule ou si elle estime que la voiture de derrière est vraiment trop proche, elle peut se bloquer. Cela peut également arriver si la route fait un virage à 90 degrés et qu’il y a des voitures stationnées sur le côté droit de la chaussée », liste de son côté Nathalie, 56 ans, depuis Caluire (Rhône). Elle possède une Toyota Yaris hybride de 2022. Quant à Julien, 53 ans, originaire de Saint-Louis (Haut-Rhin) et propriétaire d’une Mégane e-Tech, il remarque que cela lui arrive souvent « quand il y a du soleil » et qu’il « passe dans une zone ombragée ou inversement ».
L’aide au freinage en cause ?
« Est-ce qu’il y a des problèmes de calibrage quelquefois sur certains véhicules ou sur un capteur, quelque chose qui trouble la visibilité ? On n’a pas suffisamment de recul aujourd’hui pour en être sûr. Si des automobilistes sont persuadés qu’ils ont eu à un moment une réaction du véhicule qui n’était pas appropriée, il va falloir savoir si c’est un problème de calibrage du système, ou si c’est un problème de surprise ou de mauvaise réaction par rapport à cette nouvelle technologie qui est une révolution », estime Fabrice Godefroy, expert mobilité et environnement pour l’association 40 millions d’automobilistes. L’expert plaide en tout cas pour une meilleure pédagogie à l’égard de ces systèmes d’aide à la conduite, qui ne sont obligatoires que depuis 2022 dans les véhicules neufs. « Ce qui est extrêmement important, c’est qu’il y ait une grosse pédagogie du constructeur ou du concessionnaire quand il livre la voiture, qu’il explique à quoi correspond cette technologie, quelles sont ses applications, à quel moment il peut y avoir un freinage d’urgence… C’est une technologie qui n’est pas anodine, ça peut être véritablement surprenant », insiste-t-il.
Contacté, Stellantis confirme qu’il peut y avoir des déclenchements des systèmes de freinage d’urgence quand il y a des obstacles que le conducteur n’a pas vus, et rappelle qu’il y a plusieurs systèmes de captation d’information : caméras, radars, capteurs ultrasons et même des LiDARS sur certains véhicules (capteurs qui fonctionnent avec des faisceaux laser). Le groupe indique ne pas avoir eu connaissance de cas de freinage brutal passant de 130 à 0 km/h. Stellantis assure toutefois prendre « très au sérieux » ce problème de déclenchement de freinage intempestif. Saisi mercredi par le service de surveillance des véhicules et des moteurs (SSMVM), le groupe va « faire en sorte d’apporter les réponses dans les délais attendus sur les questionnements qui nous sont faits par l’autorité », nous indique-t-il.
Les autres constructeurs contactés n’ont pas répondu dans les délais impartis. Auprès de TF1 lundi, Skoda indiquait « qu’aucun cas de freinage de 130 à 0 km/h n’a été rapporté à notre centre technique national », et n’avoir « aucun motif d’inquiétude à date ».
Automobile
« Ma voiture s'arrête brutalement » : sur les véhicules récents, des freinages fantômes inquiètent
Plusieurs automobilistes ont alerté ces dernières semaines sur l’occurrence de « freinages fantômes » de la part de leurs véhicules, généralement assez récents. Le phénomène, qui concerne plusieurs modèles de voitures, inquiète. Le ministère des Transports a indiqué ouvrir une enquête.
« Maintenant, je pars travailler avec la crainte de me faire percuter par l’arrière par un gars qui me frôlerait d’un peu trop près », se désole Arnaud. Le commercial, qui travaille dans le Sud-Est, assure avoir subi six « freinages fantômes » en six semaines avec sa voiture de fonction, une Renault Arkana i-Tech, qu’il a récupérée début juillet. Alors qu’il roulait sur des voies à grande vitesse, sa voiture a subitement perdu de la vitesse. « Il n’y a pas de circonstances particulières qui pourraient expliquer l’apparition de ces phénomènes. Il n’y a pas de voyant sur le tableau de bord qui s’allume, il n’y a pas de bip, il n’y a rien », raconte-t-il. Après le scandale des airbags Takata et alors que de nombreux véhicules font actuellement l’objet d’un rappel pour risques d’incendies ou de blessures, les témoignages se multiplient ces derniers jours sur l’occurrence de « freinages fantômes ». Une nouvelle épine dans le pied des concessionnaires automobiles. Le ministère des Transports a annoncé ouvrir une enquête sur le phénomène.
L’alerte est venue de Joanna, une conductrice lyonnaise, début juillet. Elle a raconté au Progrès avoir été victime en avril d’un accident sur l’autoroute, provoqué par un freinage brutal de sa Peugeot 208. « La voiture freine très violemment, sans discontinuer, sans saccades et sans aucune raison », a-t-elle expliqué, assurant être certaine de n’avoir « jamais volontairement freiné ». Depuis, la jeune femme a recueilli les témoignages d’autres conducteurs : « approximativement 400 témoignages d’expérience de freinage », indiquait-elle sur Facebook le 8 août. Le groupe Facebook qu’elle a créé, ''collectif freinages fantômes automobiles'', compte plus de 800 membres.
De nombreuses marques concernées
« La problématique est multimarques » et « tous les moteurs semblent concernés (essence, diesel, hybride, électrique) boîte manuelle et automatique », précise Joanna. Seul point commun détecté : le problème semble toucher essentiellement des « véhicules récents » avec une « présence d’aides à la conduite et plus particulièrement d’aides au freinage sur les véhicules et donc des capteurs associés ». Marion, 36 ans, dit avoir rencontré le problème une fois, sur « une petite route » avec sa Skoda Kamiq récente. « Il faisait beau et aucun brouillard au sol. J’arrivais sur un virage léger à gauche, la voiture a sonné et freiné (pas au point de s’arrêter). Aucun animal n’a traversé, il n’y avait pas de haies au bord de la route que la voiture aurait pu capter », explique l’habitante d’Aix-les-Bains (Savoie).
Inès, 46 ans, a subi deux freinages fantômes avec son Audi Q2. « La première fois, je passais près d’une chicane où la vitesse était limitée à 30 km/h. La deuxième fois, mon véhicule s’est à nouveau arrêté brutalement lors de mon passage dans l’entrée d’un parking souterrain. Je suppose que mon véhicule a détecté comme obstacle le drapeau au-dessus de l’entrée du parking », rapporte la Mulhousienne (Haut-Rhin).
« Cela peut arriver lorsque je fais un créneau. Si la voiture détecte un piéton sur le trottoir alors que je recule ou si elle estime que la voiture de derrière est vraiment trop proche, elle peut se bloquer. Cela peut également arriver si la route fait un virage à 90 degrés et qu’il y a des voitures stationnées sur le côté droit de la chaussée », liste de son côté Nathalie, 56 ans, depuis Caluire (Rhône). Elle possède une Toyota Yaris hybride de 2022. Quant à Julien, 53 ans, originaire de Saint-Louis (Haut-Rhin) et propriétaire d’une Mégane e-Tech, il remarque que cela lui arrive souvent « quand il y a du soleil » et qu’il « passe dans une zone ombragée ou inversement ».
L’aide au freinage en cause ?
« Est-ce qu’il y a des problèmes de calibrage quelquefois sur certains véhicules ou sur un capteur, quelque chose qui trouble la visibilité ? On n’a pas suffisamment de recul aujourd’hui pour en être sûr. Si des automobilistes sont persuadés qu’ils ont eu à un moment une réaction du véhicule qui n’était pas appropriée, il va falloir savoir si c’est un problème de calibrage du système, ou si c’est un problème de surprise ou de mauvaise réaction par rapport à cette nouvelle technologie qui est une révolution », estime Fabrice Godefroy, expert mobilité et environnement pour l’association 40 millions d’automobilistes. L’expert plaide en tout cas pour une meilleure pédagogie à l’égard de ces systèmes d’aide à la conduite, qui ne sont obligatoires que depuis 2022 dans les véhicules neufs. « Ce qui est extrêmement important, c’est qu’il y ait une grosse pédagogie du constructeur ou du concessionnaire quand il livre la voiture, qu’il explique à quoi correspond cette technologie, quelles sont ses applications, à quel moment il peut y avoir un freinage d’urgence… C’est une technologie qui n’est pas anodine, ça peut être véritablement surprenant », insiste-t-il.
Contacté, Stellantis confirme qu’il peut y avoir des déclenchements des systèmes de freinage d’urgence quand il y a des obstacles que le conducteur n’a pas vus, et rappelle qu’il y a plusieurs systèmes de captation d’information : caméras, radars, capteurs ultrasons et même des LiDARS sur certains véhicules (capteurs qui fonctionnent avec des faisceaux laser). Le groupe indique ne pas avoir eu connaissance de cas de freinage brutal passant de 130 à 0 km/h. Stellantis assure toutefois prendre « très au sérieux » ce problème de déclenchement de freinage intempestif. Saisi mercredi par le service de surveillance des véhicules et des moteurs (SSMVM), le groupe va « faire en sorte d’apporter les réponses dans les délais attendus sur les questionnements qui nous sont faits par l’autorité », nous indique-t-il.
Les autres constructeurs contactés n’ont pas répondu dans les délais impartis. Auprès de TF1 lundi, Skoda indiquait « qu’aucun cas de freinage de 130 à 0 km/h n’a été rapporté à notre centre technique national », et n’avoir « aucun motif d’inquiétude à date ».
Serait-ce encore stellantis ?
On impose de plus en plus d'aide à la conduit , le plus souvent intrusif , et casse couilles.
ça fait 42 ans que je conduit sans aucune aide à la conduite.
De plus ça fait grimper la facture d'achat , qui était déjà astronomique.
Serait-ce encore stellantis ?
On impose de plus en plus d'aide à la conduit , le plus souvent intrusif , et casse couilles.
ça fait 42 ans que je conduit sans aucune aide à la conduite.
De plus ça fait grimper la facture d'achat , qui était déjà astronomique.
Concernant les liens morts
Les sujets que je poste , ont peut-être des liens morts , je les mettrai
à jour sur demande car le stockage est limité