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Les premiers radars fixes lorrains ont plus de 20 ans de service. Fers de lance de la sécurité routière pour certains, « pompes à fric » pour d’autres, ils se sont multipliés comme des petits pains sur les différentes routes de la région
Souvenez-vous, en octobre 2003 le premier radar fixe était inauguré par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy sur la RN 20, dans l’Essonne. Quelques semaines plus tard, nous annoncions dans nos colonnes l’arrivée des deux premiers radars fixes automatiques de Lorraine sur l’A31, à proximité de l’échangeur Metz nord et de celui de Mondelange.

Cinémomètres et caméras
Il s’agissait alors d’expliquer aux automobilistes que les armoires fortes qui venaient de pousser sur le bas-côté dissimulaient des cinémomètres couplés à des caméras numériques capables de filmer les plaques d’immatriculation. Début 2005, la Meurthe-et-Moselle cédait, à son tour, à la mode du radar fixe en inaugurant sa première cabine photo à la sortie de Rosières-aux-Salines. Depuis, ces traqueurs de vitesse ont fait des petits. Avec 297 radars fixes, le Grand Est est la sixième région la plus surveillée de France.

297 radars fixes dans le Grand Est
Fin 2024, le ministère de l’Intérieur qui n’avait plus communiqué sur le sujet depuis 2017 mettait en ligne un fichier qui recensait tous les radars fixes en service sur le territoire en octobre 2024. Une mine d’informations relatives aux 3 268 appareils déployés sur le territoire et triés selon les huit types de modèles qui cohabitent au bord des routes. Ce fichier permet de savoir quelles sont les régions françaises les plus photographiées et surprise, avec 411 radars en activité, la Nouvelle-Aquitaine est en tête du classement. L‘Île-de-France arrive sur la seconde marche du podium avec 359 radars. Elle est suivie de près par l’Occitanie avec 350 radars au compteur. Viennent ensuite les Hauts-de-France avec 322 radars et l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 321 radars. Le Grand Est est en sixième position avec 297 radars fixes. Dans le détail de la répartition des radars fixes à l’échelle de la Lorraine, la Moselle arrive en tête des quatre départements avec 49 radars fixes. La Meurthe-et-Moselle en compte 25, les Vosges 21. Le département de la Meuse boucle le classement avec (seulement) 14 radars fixes.

Des clichés au prix fort
Ces données sont d’autant plus intéressantes que pour disposer de leur mise à jour, il a fallu patienter sept ans. Sept ans, c’est long. Mais les mauvaises langues vous diront que le ministère de l’Intérieur n’aime pas communiquer au sujet des radars et qu’il aime encore moins parler de leur rentabilité. Pour connaître la somme rapportée par les radars automatiques, il faut donc se pencher sur un rapport de la Cour des comptes datant d’avril 2024. Les sages assurent « que le contrôle automatisé a conduit en 2023 à l’envoi de 16,8 millions d’avis de contraventions. Que ces avis ont généré 747 M€ d’amendes forfaitaires et 218 M€ d’amendes majorées, soit 965 M€ ».

Flash record et vandalisme
965 M€, c’est une somme. Les radars automatiques français travaillent bien. Mais si vous vous demandez où sont situés les meilleurs élèves, sachez que là encore le ministère de l’Intérieur n’a pas cru bon mettre à jour ses données depuis 2017. Simple oubli ou astuce pour éviter que les cabines les plus rentables soient vandalisées ? Chacun en dira ce qu’il voudra. Sachez toutefois que le radar implanté entre les glissières centrales de l’A31 à Maxéville dans le sens Metz - Nancy et qui trônait, en 2008 et 2017, à la 2e place du classement des « meilleurs flasheurs » français avec une moyenne de 121 000 photos souvenirs par an est régulièrement pris pour cible.

Si les données sur le nombre de flashs par radar n’ont pas été mises à jour, celles sur le vandalisme ont été rafraîchies. Et pour les consulter, il faut cette fois-ci éplucher les chiffres rendus publics au journal officiel en octobre 2023 suite à une question prioritaire d’un sénateur du Tarn. Entre 2018 et 2022, le ministère de l’Intérieur a compté plus d’un millier d’actes de vandalisme contre les radars lorrains : 312 en Moselle, 413 en Meurthe-et-Moselle, 274 dans les Vosges et 114 en Meuse.